L’inspiration peut prendre des formes inattendues. Quand Lorelei Williams a voulu attirer l’attention sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada, c’est Beyoncé qui lui en a donné le courage.
La tante de Lorelei, Belinda, a disparu en 1977. Sa cousine était parmi les nombreuses victimes de l’horreur découverte à Pickton Farm après des années de négligence. Elle a d’abord imprimé la photo de sa tante et de sa cousine sur deux chandails, mais elle a vite compris que, si elle voulait attirer l’attention sur le problème, ils ne suffiraient pas.
« La danse m’est venue un peu par hasard, dit-elle. À l’époque, on entendait partout la chanson de Beyoncé ‘Run the World (girls)’. Pour moi, c’était une chanson vraiment motivante. » Elle a réuni quelques amies, et le concept a été lancé.
« On ne savait pas encore à quel point danser ensemble pouvait soulager la peine, ajoute-t-elle. Les familles peuvent guérir, ensemble. »
Butterflies in Spirit attire l’attention sur les femmes autochtones disparues ou assassinées depuis tout son premier spectacle, lors de conférences, d’événements communautaires, et d’autres activités de sensibilisation. Il y a quelques années, une intersection importante de Vancouver avait été bloquée pour l’un de ses spectacles, et les médias avaient beaucoup parlé du travail de la troupe.
Selon Lorelei Williams, il reste un très long chemin à faire pour mettre fin à la violence envers les femmes autochtones.
« Il est temps de reconnaître qu’il s’agit d’un vrai problème dans ce pays. »
Si sa troupe se réjouit de la promesse du nouveau gouvernement fédéral d’ouvrir une enquête officielle, elle précise que ladite enquête ne peut pas être de « taille unique ». Son conseil au gouvernement? : « Il faut écouter les familles, ce sont elles qui savent le mieux ce qui ne va pas, où sont les manques, » conclut-elle.