Le Accessing Justice and Reconciliation Project considère que le système judiciaire et la réconciliation sont intimement liés.
« On ne peut pas avoir l’un sans l’autre, dit Hadley Friedland, coordonnatrice des recherches du projet. Autrement, ce qu’on demande aux gens, c’est de se réconcilier avec l’injustice. »
En s’appuyant sur cette idée, le projet cherche à traiter le droit autochtone de la même façon que le système législatif canadien actuel, notamment en l’étudiant et en publiant des articles de recherche à son sujet. Il s’appuie aussi sur les points forts et la résilience des pratiques légales autochtones, et suggère que, si ces principes étaient mis en pratique aujourd’hui, un avenir brillant pour les peuples autochtones en serait le résultat logique.
Et ces principes sont loin de se limiter aux cercles de justice réparatrice.
« Dans le système actuel, un juge peut choisir le mode de sanction le plus adapté, comme la réhabilitation, la diversion ou une amende, dit Mme. Friedland. En droit autochtone aussi, il y a de nombreuses options : la séparation, la guérison... »
Quel est l’objectif du projet pour les dix prochaines années?
« Je veux voir émerger des communautés de pratique du droit autochtone. Je veux voir des manuels scolaires, je veux voir des juges autochtones dans les tribunaux, » dit Mme Friedland, qui admet qu’elle a de grandes ambitions pour le projet.
Citant la directrice universitaire du projet, Val Napoleon, elle dit :
« Ça serait formidable, de voir des cabinets juridiques autochtones, des espaces de pratique du droit autochtone, appliqué comme nous le faisons dans nos tribunaux traditionnels. »
Le Accessing Justice and Reconciliation Project est en voie d’atteindre ses objectifs. Il a déjà établi un partenariat avec sept communautés canadiennes et élargit maintenant son champ d’action au droit environnemental et à la question de l’inégalité entre les sexes.