Des Nouvelles
Home / Des Nouvelles / La Presse canadienne veut mettre à jour la terminologie relative aux groupes marginalisés

La Presse canadienne veut mettre à jour la terminologie relative aux groupes marginalisés

November 17, 2016
Partagez cet
Il est important d’utiliser un langage inclusif

La Presse canadienne envisage de mettre à jour son Guide de rédaction pour modifier les termes et expressions qui désignent les groupes marginalisés, dont la communauté LGBT, les personnes handicapées et les Autochtones.

Ces changements possibles pourraient bel et bien avoir un effet positif et rendre le journalisme au Canada plus à l’image de notre société. Un langage inclusif pourrait aussi aider ceux et celles qui ne se reconnaissent pas dans les médias à être mieux représentés dans les nouvelles qu’ils lisent, écoutent ou regardent.

Le Guide de rédaction précise notamment les règles qui gouvernent l’utilisation des majuscules, et la bonne graphie des titres, noms, dates et chiffres. D’après le rédacteur en chef de la Presse canadienne, Stephen Meurice, l’organisme discutera des modifications éventuelles à inclure dans la prochaine édition du Guide, qui doit paraître l’an prochain.

C’est important, car les mots ont un poids indéniable. Les guides de rédaction et les dictionnaires doivent rester au fait de l’évolution des sociétés. Quand un fait entre dans la langue courante, sa normalisation dans les ouvrages de référence en dit long sur son acceptation par la société en général. 

Les nuances sont importantes, elles aussi : en anglais actuellement, la Presse canadienne ne recommande pas la majuscule aux mots « ndigenous » ni « Aboriginal », mais d’autres instances journalistiques au pays commencent à le faire pour toutes les désignations identitaires culturelles ou ethniques. Un tel changement serait significatif, parce qu’un adjectif identitaire [en anglais, les adjectifs de nationalité ou identitaires ne prennent généralement pas la majuscule en français, NdT] est bien plus qu’un simple adjectif.

Lis l’article de TVO sur les raisons pour lesquelles les rédacteurs de l’antenne utilisent maintenant la majuscule à des mots comme « Indigenous » et « Black ».

Des changements modestes pour arriver à un langage plus inclusif peuvent avoir des effets importants, en particulier au sein de la Presse canadienne. Même si certaines rédactions prennent des initiatives en ce sens, d’autres adhèrent strictement au Guide de rédaction, très populaire parmi les journalistes canadiens.

Les dépêches de la Presse canadienne, qui fournissent des nouvelles et du contenu à d’autres organisations médiatiques, sont souvent citées telles quelles partout au Canada. Une modification du Guide de rédaction atteindrait toutes les régions du Canada, d’un océan à l’autre et du cercle polaire au 49e parallèle.

Dans tout le pays, les étudiants en journalisme utilisent eux aussi le Guide de rédaction pendant leurs études, puis comme ouvrage de référence au cours de leur carrière. Il ne fait aucun doute que ce qu’ils apprennent au cours de leurs études influence grandement leur pratique professionnelle, le type de question qu’ils posent et la façon dont ils rédigent leurs articles. Le choix des mots est important. 

Pense, par exemple, à l’usage en anglais du pronom pluriel « they » pour désigner les personnes qui ne s’identifient pas à un sexe particulier. Si cela devient la norme au sein de la Presse canadienne, cela deviendra aussi la norme dans les salles de rédaction du pays, et dans les maisons d’édition où l’on ne comprend peut-être pas encore pourquoi c’est important. Pense à l’impact que cela pourrait avoir dans les régions du pays qui ne sont pas encore au fait de notions comme la fluidité des identités sexuelles.

M. Meurice a pris la parole lors d’un panel organisé par l’université Ryerson, pour dire qu’il serait important que les nouvelles directives soient claires pour éviter les erreurs d’ajustement. La Presse canadienne doit garder son public à l’esprit et reconnaître que tout le monde ne comprendra pas ce qui motive la mise à jour.

Espérons que l’organisme saura trouver l’équilibre entre clarté et progrès.

Pour en savoir plus, consulte le site Web du Centre de recherche en journalisme de l’université Ryerson (en anglais).

 

 

 

 

Partagez cet

Plus d'histoires

Des Nouvelles
An introduction to CBC Radio's program

Unreserved: Radio Indigenous

An introduction to CBC Radio's program

Apprendre plus...
Des Nouvelles

Enseigner l’histoire autochtone dans les écoles de journalisme

Apprendre plus...
Ressources
Voici quelques conseils pour faire avancer la réconciliation

Tu as vu Secret Path. Et maintenant?

Voici quelques conseils pour faire avancer la réconciliation

Apprendre plus...
Outils
Liste de contrôle