Le débat qui entoure le commerce du sexe et celles (et ceux) qui choisissent d’y prendre part est compliqué, et je n’y connais pas grand-chose, mais ces derniers temps, je me suis surprise à envisager cette possibilité, par nécessité. C’est pratiquement impossible de s’en sortir quand on n’a pratiquement aucune éducation, aucune aide, et besoin d’argent très vite.
Ma seule expérience de l’industrie du sexe a été quand j’avais seize ans. Une proche plus âgée travaillait sans un salon de massage. Je traînais au salon à faire des lignes d’oxy er de cocaïne. En fait, j’aimais bien l’attention qu’on m’accordait; tous les hommes voulaient coucher avec moi. Je me sentais valorisée, en quelque sorte. Et apparemment, je valais au moins 50 $. C’est ce qu’on m’a offert pour regarder un homme européen coucher avec une autre fille. Avant ça, j’avais audacieusement refusé toutes les offres, mais cette fois-là, j’ai accepté.
Je ne dis pas que toutes les filles qui travaillent dans l’industrie du sexe sont des droguées ou désespérées. Il y en a qui y trouvent leur compte, mais il y en a aussi beaucoup qui se font maltraiter et agresser.
Je ne me suis toujours pas décidée. J’échange des messages avec un homme qui veut « m’aider ». Je n’exclus pas la possibilité, parce que je suis prise au piège de la pauvreté, mais la prostitution me pose quand même un problème de conscience.
Que penses-tu du commerce du sexe? Penses-tu que les travailleuses du sexe on des droits?