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L'histoire d'un survivant des pensionnats

December 17, 2015
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Kat Norris, aînée de la première nation Musqueam, ne sait plus quel âge elle avait lorsqu’on l’a emmenée au pensionnat, mais elle se souvient très clairement de ce qu’elle y a vécu.

Aujourd’hui, elle enseigne la culture et l’histoire autochtones à Vancouver, mais autrefois, elle était une petite fille apeurée, enlevée à sa famille et emmenée au pensionnat de Cooper Island.


Via cbc.ca

« Nous sommes arrivés au milieu de la nuit, se souvient-elle. Les adultes nous ont mis à l’aise. Je me souviens de ça. Ils nous ont apporté des tranches de pomme, des craquelins et du fromage. »

« Mais ensuite une nonne est arrivée et a pris mes deux petits frères par la main. »

Dans les pensionnats, ont séparait systématiquement les frères et sœurs.

« Elles les ont guidés vers un couloir, et j’ai couru vers la porte, » dit Kat, des larmes lui montant aux yeux. C’était la dernière fois que je voyais mes frères, ils se sont retournés pour me regarder. Ils étaient si petits. »

Environ 150 000 enfants autochtones ont été placés dans des pensionnats entre 1876 et 1896. Les pensionnats avaient été créés par le gouvernement canadien et administrés par l’Église pour « tuer l’Indien dans l’enfant. ».

Les pensionnaires n’avaient pas le droit de pratiquer leur culture, d’avoir des contacts avec leur famille ni de parler leur langue. Et les punitions étaient sévères.

« On parle beaucoup de ce que ces écoles ont fait pour nous enlever nos langues, poursuit Kat. Mais ce dont on ne parle pas, c’est de petits enfants, qui ne font que parler, et qui se demandent pourquoi on les frappe à tout va et pourquoi on leur enfonce des aiguilles dans la langue. »

« Et puis avec le temps ils apprennent un peu d’anglais, et ils comprennent que c’était simplement parce qu’ils parlaient leur langue. »

Il a fallu plusieurs décennies pour que Kat se remettre du traumatisme vécu au pensionnat. Séparée de sa famille, victime d’agressions sexuelles aux mains de prêtres, puis, adulte, aux prises avec des troubles mentaux et la toxicomanie à cause de ce passé, la vie de survivant n’est pas facile.

« Je me demandais souvent ‘pourquoi moi?’ », confie-t-elle.

Mais aujourd’hui, elle est une source d’inspiration pour la communauté autochtone.

« J’ai compris que je voulais donner une voix à mon peuple. Les gens sont émus par mon histoire, mais c’est le fait que j’en fais quelque chose qu’ils admirent. »

« Voilà ma vérité, ce que j’ai vécu… et c’est ça qui va aider les générations futures. »

Est-ce qu’un membre de ta famille a survécu aux pensionnats indiens? Apprendre ce que nos aînés ont traversé peut nous aider à comprendre la situation actuelle. Mais nos survivants peuvent aussi nous montrer la voie de l’avenir : force, résilience, et fierté.

 

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