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Red Dress : Une chanson pour les femmes autochtones disparues ou assassinées

April 01, 2016
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La compositrice-interprète Amanda Rheaume parle de sa dernière chanson

Amanda Rheaume est une chanteuse Métis basée à Ottawa. Elle s’est fait un nom sur la scène musicale canadienne grâce à un son folk/roots très personnel. Son dernier album, Keep a Fire, est sorti en 2013 et a été nominé pour le prix Juno du meilleur album autochtone de l’année en 2014.

Amanda Rheaume est très préoccupée par le problème des femmes autochtones disparues ou assassinées, et vient de sortir « Red Dress », une chanson par laquelle elle espère sensibiliser le public à ce sujet. Elle a répondu aux questions de Nouveaux débuts sur sa chanson, la vidéo envoutante qui l’accompagne et le pouvoir guérisseur de la musique.

Quelle est la source d’inspiration de « Red Dress »?

Je voulais écrire une chanson en l’honneur des femmes et des filles autochtones disparues ou assassinées depuis un moment déjà. J’avais du mal à trouver le bon ton, pas trop triste ni déprimant. Quand le verdict du procès de Cindy Gladue est tombé, j’ai participé à une manifestation à Ottawa, organisée par Bridget Tolley, et j’étais tellement écœurée par le verdict, j’ai commencé à penser à une chanson pour parler du fait qu’on blâme toujours la victime.

Qui est la danseuse dans la vidéo?

Aria Evans. [Evans est une danseuse professionnelle métisse/Mi’kmag basée à Toronto. Sur son site Web, elle dit vouloir représenter des expériences humaines par la danse pour provoquer une réflexion au sein de la société. Tu peux en apprendre davantage à son sujet sur son site Web (en anglais) : http://www.ariaevans.ca/]

Les images sont très captivantes. Qu’est-ce qui a guidé la conception et la production de la vidéo?

La plupart des images de la vidéo évoquent le projet REDress de Jaime Black. Le foulard rouge a été créé par Twiss et Weber, à Ottawa. Je voulais une femme qui danse dans un espace sauvage, pas avec une robe rouge, mais avec un élément rouge pour honorer toutes les vies perdues, toutes ces femmes. Rich Misener a réalisé la vidéo et a voulu filmer dans une réserve naturelle près du Lac Ontario, juste à côté de Toronto. Le paysage très sobre met vraiment en valeur la couleur rouge.

Comment as-tu recruté Chantal Kreviazuk pour le projet? Est-ce que c’était difficile de travailler avec elle?

Chantal et moi sommes amis depuis longtemps, et c’est une artiste et une défenseure de l’humanité incroyable. Je lui ai fait écouter le projet de chanson, et lui ai demandé si elle aimerait participer au projet, elle a dit oui tout de suite. C’est vraiment très facile de travailler avec elle. J’ai enregistré la chanson à Bath, en Ontario, et elle a pu y mettre sa touche personnelle depuis un studio à Los Angeles.

Quel message devrait-on tirer de la chanson?

J’espère que cette chanson attire l’attention sur le nombre insensé de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées. J’espère que les gens comprennent que ces femmes sont la mère, la sœur, la fille, la tante, etc. de quelqu’un. J’espère que les gens commencent à les voir comme des victimes, à comprendre que ce n’est pas de leur faute. Les longues années de marginalisation, de discrimination, de traumatisme transmis de génération en génération et le colonialisme ont créé les conditions de ce drame. 

Comment la musique peut-elle aider les personnes et les communautés qui ont perdu un être cher?

Je crois vraiment que la musique est une langue universelle. Nous sommes tous humains, et il n’y a pas tant de différences qui nous séparent. La musique nous rassemble, nous pouvons faire passer des messages importants par la musique.

Tu as participé à un spectacle de collecte de fonds pour l’Association des femmes autochtones du Canada à Ottawa, avec Matt Mays et le Sam Roberts Band, l’automne dernier. Comment en es-tu venue à participer à ce concert?

On m’a demandé de faire la première partie du concert. Quand on m’a appelée et qu’on m’a dit que les recettes iraient à l’AFAC, j’étais vraiment contente. Elles font un travail extraordinaire, et elles ont vraiment besoin de fonds pour pouvoir continuer. Et puis le concert était vraiment un bon moment aussi!

Penses-tu que les femmes autochtones disparues ou assassinées reçoivent l’attention qu’elles méritent de la part des medias?

Je pense qu’on en entend beaucoup plus parler maintenant qu’auparavant, et c’est très bien. Je pense que beaucoup plus de Canadiens aujourd’hui ont conscience de ce problème grave, et prennent conscience des problèmes plus larges qui touchent les gens qui habitent dans une réserve, partout au pays, et des mauvais traitements que subissent les Autochtones en général. Je pense que tous ces problèmes sont dus à des causes beaucoup plus complexes et profondes. Il faut aller au cœur du problème et commencer à guérir de ces longues années de mauvais traitements et de discrimination.

 

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