La guérison est un sujet auquel pense souvent Sarah Garton Stanley.
Directrice artistique associée du Théâtre anglais au Centre national des arts (CNA), elle est aussi coordinatrice intérimaire pour le Théâtre autochtone. Elle a hâte d’en apprendre davantage sur le passé, et de le regarder en face pour créer le tout premier département de Théâtre autochtone du CNA.
Fin mars, le CNA a annoncé qu’il allait créer un département de Théâtre autochtone au cours des prochaines années. Ce département choisira un directeur ou une directrice artistique en 2017 et ouvrira sa première saison à l’automne 2019.
En 2014, le CNA, l’Indigenous Performing Arts Alliance (IPAA) et les conteurs Debajehmujig se sont réunis au Banff Centre pour mettre leurs connaissances en commun, se pencher sur les créations théâtrales autochtones et en compiler une liste, qui ne cesse de s’allonger. Cette liste imposante a contribué à la décision du CNA de créer un département exclusivement consacré à ces œuvres.
Au cours des décennies passées, les directeurs artistiques du CNA se sont efforcés d’inclure de plus en plus de pièces autochtones au sein de la programmation de ses départements de théâtre anglais, puis de danse, de l’orchestre et des festivals tels que la Scène du Nord. La création d’un département de Théâtre autochtone est donc la suite logique de cette progression, qui célèbrera et donnera une place de choix aux créations autochtones.
« Le département de théâtre autochtone sera dirigé et administré par des artistes et gestionnaires autochtones, et contribuera à augmenter de façon importante le nombre d’œuvres présentées au CNA, dit Mme Garton-Stanley, mais je pense que ça aura aussi une influence sur le fonctionnement du CNA. Nous avons hâte de voir comment les protocoles des Alonguins, sur le territoire desquels se trouve le CNA, et les protocoles des diverses nations et personnes qui présenteront des œuvres, influenceront les pratiques actuelles. »
Elle espère aussi que cette augmentation du nombre de spectacles autochtones au CNA inspirera la création de plus en plus d’œuvres. En créant un réseau national de tournées pour les troupes autochtones et en rehaussant le profil de leurs pièces de théâtre dans tout le pays, elle espère créer de nouveaux espaces administrés par des artistes autochtones.
Quant au pouvoir des arts et de la culture, Mme Garton-Stanleu sait pertinemment que l’expression créatrice constitue un moyen de guérison et de réconciliation.
« J’ai bon espoir que nous pourrons tous guérir et avancer ensemble, grâce aux histoires de plus en plus diverses que nous racontons au sujet de ce pays que nous appelons maintenant le Canada, » conclut-elle.