Je m'appelle Ruston Aulis Fellows. Je demeure à Ottawa et je m'identifie en tant que Haudenishenaab-ishian (Oneida, Ojibway, Canadien-britannique). Je suis membre de la nation Oneida et j'ai des liens de famille avec les Three Fires Anishinaabe de Walpole Island Bkejwanong First Nation, ainsi qu'avec les Canadiens ayant des ancêtres britanniques.
Récemment, j'ai eu l'opportunité d'écrire un article pour Nouveaux débuts, une ressource en ligne des centres d'amitié autochtones, au sujet de mes réflexions sur les rôles des peuples autochtones dans l'élimination de la violence envers les femmes autochtones.
Je suis le fils d'une femme Oneida forte et résiliente, le vieux copain de ma grand-mère Ojibway pour toujours, le frère aîné de deux sœurs, le neveu de tantes et de kokums formidables, et le cousin de nombreuses personnes fortes et résilientes. Je suis reconnaissant du don de la vie qui m'a été transmis par des femmes autochtones.
En apprenant davantage par rapport à qui je suis, j'ai tenté d'être plus responsable dans mes relations avec les femmes autochtones. Toutefois, en réfléchissant à mon rôle en tant qu'homme autochtone pour traiter la violence envers les femmes autochtones, par le passé, je sentais complètement inadéquat lorsqu'il était question des femmes autochtones abusées ou ayant vécu des abus, ou pire encore, qui sont portées disparues ou assassinées.
En participant à des cérémonies, telles le jeûne et l'assistance aux sueries, j'ai appris que je peux contribuer à un travail significatif par rapport à la violence envers les femmes autochtones et aussi envers le territoire auquel elles sont si intimement liées, en guérissant moi-même pour que je sois la meilleure personne possible, pour moi-même, ma famille et ma communauté.
Innovation pour mettre fin à la violence envers les femmes autochtones
On a déclaré que le rétablissement des relations de nation à nation entre le Canada et les Nations autochtones était un objectif partagé, et les peuples autochtones partout dans le territoire se mobilisent pour l'atteindre. Que ce soit en milieu rural ou urbain, au cœur de l'édification des nations autochtones se trouve le renforcement des foyers des Nations autochtones, des familles qui constituent nos nations, et dont la jeunesse et les enfants se trouvent au centre. Plusieurs initiatives, provenant de la base et d'ailleurs, relèvent le défi pour renforcer les foyers des communautés autochtones.
En Colombie-Britannique, Joyce et Joe Fossella sont les co-directeurs exécutifs deWarriors Against Violence, un programme de guérison et de prévention pour les hommes fondé sur la croyance que la meilleure façon de mettre fin à la violence familiale dans les communautés autochtones, c'est de contribuer à la guérison des hommes. Joyce et Joe, qui étaient eux-mêmes dans une relation abusive, sont une inspiration pour d'autres familles autochtones, démontrant que la guérison est possible. Depuis 12 ans, le programme offre des cercles de guérison deux fois par semaine pour les hommes, ainsi que des sueries et des cercles avec les paires. Au cours de la dernière année, le programme Warriors a accueilli plus de 400 clients. Le programme opère avec un financement limité, comprenant un coordonnateur à temps partiel et quatre animateurs de groupes qui offrent également leurs services bénévolement lorsque nécessaire, pour s'assurer que le cercle soit en opération à l'année longue.
https://www.youtube.com/watch?v=1sQcH6un1ak
The Dudes Club, un modèle datant de 2011 établi dans le East Side de Vancouver et faisant la promotion du mieux-être des hommes autochtones, avait fait ses preuves; Frank Leaney et Grand-mère Louella Tobias s'en sont donc inspirés pour débuter Kiyam, un groupe de récupération qui se rencontre un soir par semaine au Wabano Centre for Aboriginal Health à Ottawa.
Kizhaay Anishinaabe Niin (I am Kind Man – Je suis un homme gentil)est un programme élaboré par le mouvement des centres d'amitié en Ontario, visant à fournir une opportunité aux communautés de sensibiliser les hommes et les jeunes autochtones au sujet de la violence envers les femmes autochtones, et de les soutenir pour que, tous ensemble, on mette fin à la violence. Alors que la violence constitue un enjeu important dans plusieurs communautés, « I am a Kind Man » nous rappelle que la violence n'a jamais été quelque chose d'acceptable dans la culture autochtone. Les travailleurs et les animateurs de Kizhaay Anishinaabe Niin endossent les Enseignements des sept grands-pères (sagesse, amour, respect, courage, honnêteté, humilité et vérité) pour aider à mettre fin à la violence envers les femmes autochtones.
Paul Lacerte et sa fille Raven ont fondé la Moosehide Campaignen 2011 pour mettre fin à la violence envers les femmes et les enfants. Une des premières étapes vers cet objectif a été de se fixer comme but de distribuer un million de carrés faits de peau d'orignal à porter, à des gens partout au Canada afin de les sensibiliser par rapport à cet enjeu.
Neechi Rides, une initiative provenant de la base à Winnipeg, est dirigé par Paul Flett. Des allégations d'inconduite en continu de la part des conducteurs de taxi à Winnipeg envers les femmes autochtones ont encouragé Paul à offrir un service de taxi sans frais.
Nous espérons partager avec vous un profil plus exhaustif de chacune de ces initiatives dans des articles futurs. Restez à l'affût!
Des jeunes autochtones instigateurs de changement de façon innovatrice
Partout sur l'Île de la Tortue, des Autochtones de toutes nations, surtout des jeunes, trouvent des façons innovatrices pour mettre fin à la violence faite envers les peuples autochtones. L'objectif de cet article est de partager certaines stratégies utilisées présentement par des Autochtones – homme, femme ou LGTBQQIP2SAA – afin que la violence cesse maintenant!
Depuis quatre ans, Theland Kicknosway, gardien du calumet, joueur de tambour, danseur et leader émergent du territoire de Walpole Island Bkejwanong qui demeure à Ottawa, a parcouru 130 km d'Ottawa à Kitigan Zibi Anishinabeg en partenariat avec Families of Sisters in Spirit afin de faire de la sensibilisation au sujet des femmes autochtones disparues ou assassinées, et d'offrir un soutien à leurs familles.
Cody Coyote est un artiste autochtone hip-hop, interprète et animateur de Matachewan First Nation et dont le chemin vers la guérison constitue une inspiration pour plusieurs. Cody se sert de sa musique pour que le Canada soit tenu responsable de la pauvreté extrême, le traumatisme intergénérationnel, les taux de suicide, le racisme, les personnes disparues ou assassinées et les dépendances. Il travaille présentement à la création du Bear Clan Patrolà Ottawa, une initiative provenant de la base originellement dans le North End du Manitoba, et qui propose une solution communautaire pour la restauration et le maintien de l'harmonie dans la communauté desservie. Avec Cody, d'autres communautés établissent également leurs propres Bear Clan Patrols, incluant Thunder Bay et Selkirk.
Au cours de la dernière année, le 4Rs Youth Movement et Échanges Racines canadiennes ont accueilli des jeunes leaders de partout au Canada dans le cadre de son Projet de Réconciliation Jeunesse, afin d'organiser des évènements communautaires centrés sur la réconciliation. Pour les deux groupes, les médias sociaux ont eu un rôle important dans la sensibilisation auprès de la communauté au sujet du travail qui s'opérait. Notre monde étant toujours davantage connecté via les plateformes de médias sociaux telles que Twitter, Facebook, Instagram et Youtube, ces plateformes détiennent un rôle de plus en plus important dans la sensibilisation, permettant aux individus de se connecter avec des gens qui, auparavant, auraient été hors de leur portée. Toutefois, la violence existe aussi en ligne et les corporations des médias sociaux ne sont pas toujours équipées pour combattre le discours haineux, le harcèlement et d'autres formes d'abus que l'on y retrouve.
Facebook a récemment tenu une conversation avec des jeunes leaders autochtones au Wabano Centre for Aboriginal Health à Ottawa, ON, pour discuter de moyens d'utilisation des médias sociaux afin d'établir des connexions et partager des récits de résilience, de réussite et d'apprentissage. Les jeunes leaders autochtones ont aussi souligné le fait que ces plateformes sont également utilisées pour perpétrer la violence, le racisme et la négativité.
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