Personne ne peut nier le rôle essentiel que joue la langue dans la découverte (ou la redécouverte) et dans la survie et l’épanouissement d’une culture.
On sait aussi que les langues autochtones sont menacées de disparition. Un rapport de l’UNESCO paru il y a quelques années dit que 88 langues autochtones au Canada sont en passe de disparaître, et qu’elles n’existeront plus d’ci un siècle.
C’est une triste réalité pour beaucoup d’entre nous, car nous craignons que perdre nos langues signifie aussi perdre nos cultures.
Mais tout espoir n’est pas perdu. Des gens comme Marie Wilcox, de San Joaquin Valley en Californie, en sont la preuve.
Marie a plus de 80 ans. Elle est la dernière personne à parler le Wukchumni. C’était sa langue maternelle, mais elle a surtout parlé anglais à ses enfants. Quand elle a voulu recommencer à parler sa langue, ça lui est revenu facilement.
Un court documentaire paru l’an dernier et intitulé Marie’s Dictionary lui est consacré. On y suit ses efforts, sur plus de sept ans, pour mettre les mots de sa langue par écrit et terminer un dictionnaire.
« J’étais surprise qu’elle puisse se souvenir de tout ça, dit sa fille à la caméra. Elle a commencé par écrire des mots sur des enveloppes… Elle passait toutes ses soirées à l’ordinateur, elle qui n’avait pas de penchant pour l’informatique. »
Elle ne connaissait pas la méthode Almena et ne savait pas comment fonctionnait un clavier d’ordinateur. Elle tapait une lettre à la fois avec son index.
« C’est tellement bizarre d’être la dernière personne [à parler une langue], dit Marie. Je ne sais pas, ça veut dire qu’un jour, ça sera fini, j’en sais rien. Ou alors ça continuera peut-être encore longtemps. »
Marie enseigne maintenant le Wukchumni au Owens Valley Career Development Centre. Peut-être qu’on entendra encore longtemps parler le Wukchumni en Califormie, grâce à elle.
Tu peux visionner Marie’s Dictionary ci-dessous.
