Dora Wilson tricote depuis plus de 60 ans. Un travail qui vaut sa peine, dit-elle.
Dora Wilson a vendu son premier chandail quand elle avait seulement 15 ans. Elle en a aujourd’hui 74.
C’est un savoir-faire transmis de génération en génération : Dora l’a appris de sa mère. Quand beaucoup s’inquiétaient de voir disparaitre cette tradition, Dora et un petit groupe de tricoteuses ont « simplement continué à tricoter ». Elle montre aujourd’hui avec grand plaisir à ses petites-filles comment manier les aiguilles.
Dans la tradition de tricot cowichan, il n’y a pas de couture. Tout s’assemble de façon circulaire, ce qui permet d’identifier facilement un chandail cowichan authentique. Dora se réjouit de voir le fameux chandail de la côte Ouest si populaire, mais elle n’apprécie pas que de grandes marques s’approprient ce style traditionnel. Chaque chandail cowichan comporte un motif traditionnel symbolique et souvent transmis de génération en génération. Aigles, orques et ours sont des symboles connus, mais il y en a d’autres : Dora a un cartable rempli de motifs, si bien que ses clients ont souvent du mal à choisir. En général, les chandails authentiques ne comportent que quelques couleurs, des camaïeux de crèmes, gris et bruns, suivant la couleur naturelle de la laine employée.
« Le chandail est de loin le vêtement le plus populaire, » dit Dora, qui ajoute fièrement qu’elle et ses amies peuvent « tricoter tout ce qu’on nous demande ». Elle admet qu’elle adore faire « de tout petits chandails, pour les petits chiens. »
Et la demande augmente sans cesse. En 1984, Dora et ses sœurs ont passé 10 jours au Japon, où de grands magasins les ont filmées pour apprendre comment un authentique chandail cowichan était fait, et la quantité de travail nécessaire. Maintenant, Dora peut terminer un chandail en trois jours, et dit que c’est un travail qui vaut sa peine.