Le droit de vote est aujourd’hui fondamental pour tout Canadien de 18 ans et plus, mais pendant longtemps, les citoyens autochtones du pays en ont été privés.
En 1867, à l’ère de la Confédération canadienne, les membres des Premières nations avaient la possibilité de voter, à condition de renoncer à leur statut et aux droits des traités.
Il fallut attendre près de cent ans pour que les Autochtones jouissent du plein droit de vote, sans renoncer à leurs droits ancestraux ni à leur statut, en 1960.
Ce changement était attendu depuis longtemps. Plusieurs décennies, plusieurs générations auparavant, des recommandations avaient été faites d’octroyer le droit de vote aux Autochtones, mais elles n’avaient jamais été suivies. De nombreux hommes autochtones ont servi sous le drapeau canadien pendant les deux guerres mondiales, sans pour autant bénéficier de la pleine citoyenneté. En 1948, un comité parlementaire a recommandé que le droit de vote soit étendu à tous les Autochtones du Canada, mais ce n’est qu’en 1960, sous l’égide du premier ministre John Diefenbaker, que la loi a été modifiée pour mettre ces recommandations en pratique.
Bien que le droit de vote, aux élections municipales, provinciales\territoriales ou fédérales, soit un droit fondamental, le sujet porte aussi à controverse parmi les Premières nations qui pensent que le Canada ne reconnait pas les droits de leur propre nation. Pourquoi participer à une démarche politique auquel on ne s’identifie pas?
Cette réticence est légitime, mais il ne faut pas perdre de vue le fait que les décisions prises dans les capitales provinciales et territoriales du pays, que ce soit Regina, Victoria, Halifax ou Ottawa, affectent tous ceux qui vivent au Canada.
Et voter fait vraiment une différence. Lors des dernières élections fédérales, le 15 octobre 2015, la participation des électeurs autochtones a augmenté de façon notable par rapport aux élections précédentes et a sans aucun doute contribué à l’élection d’un nouveau gouvernement. Les dernières élections ont montré qu’armés d’un bulletin de vote, les peuples autochtones peuvent influencer le cours de l’histoire.