Jorgina Sunn n’a pas eu la vie facile, mais la chanteuse de Saskatoon ne craint plus de raconter son histoire.
En plus de sa musique, Sunn fait du bénévolat auprès d’une organisation appelée STR8 UP et travaille aussi comme conférencière professionnelle. Elle partage ses expériences et motive les gens pour qu’ils apportent des changements positifs à leur vie.
Sunn, qui est issue de la Première Nation de Paul en Alberta, est passée par le système de l’aide sociale à l’enfance et n’a pas connu ses parents biologiques. Elle a toujours cherché un sentiment d’appartenance quelque part. Elle a été victime de racisme poussé et on s’en prenait à elle parce qu’elle était adoptée.
Elle a passé plusieurs années à faire la fête, s’est jointe à un gang de rue et a consommé des drogues. Elle s’est éventuellement retrouvée derrière les barreaux. Les choses ont commencé à changer lorsqu’elle est retournée à un ancien amour : le piano.
« La musique a été ma planche de salut, dit-elle. J’ignore où j’en serais aujourd’hui si je n’étais pas douée pour écrire, composer et me produire en spectacle. »
Sunn a commencé à jouer à l’âge de sept ans, mais elle a arrêté lorsqu’elle a quitté la maison. Il y avait un piano en prison et elle a commencé à créer sa propre musique. Elle s’y est consacrée corps et âme. Elle a écrit et composé des chansons en prison, après sa libération et depuis plusieurs années. Elle est prête à lancer un album en décembre.
« Durant les premiers mois du sevrage, on a beaucoup de temps ‘libre’ et il était hors de question que je me mette à travailler, ajoute Sunn. Tout ce que j’essayais de réprimer depuis longtemps me regardait bien en face. Je me suis dit qu’écrire était [une bonne façon] de commencer à tout régler. »
Une autre partie importante de son parcours a été sa participation à STR8 UP. Pendant cinq ans, Sunn a été membre de l’organisation qui encourage les gens ayant fait partie de gangs de rue à délaisser une vie de crime pour adopter un mode de vie plus sain. Lorsqu’elle a joint STR8 UP, elle était mal en point : elle dormait sur les divans des autres, buvait constamment et vivait sur la corde raide.
STR8 UP propose des cercles de partage aux hommes et aux femmes et un programme de préparation à l’emploi. Les participants se rendent dans des écoles, des réserves et des groupes confessionnels pour faire des présentations. Pour faire partie de STR8 UP, les participants doivent faire preuve d’honnêteté, d’humilité et d’engagement.
« J’aime les notions d’honnêteté et d’humilité, parce que les membres de gangs de rue sont menteurs et arrogants, et des voleurs, ajoute Sunn. STR8 UP est une de ces organisations qui m’a aidé à me défaire de cette mentalité de gang et à commencer à me prendre en main. »
De nombreux membres de STR8 UP ont connu des traumatismes, de l’abus, du racisme et les conséquences des pensionnats. C’est ainsi qu’ils ont appris à percevoir le monde comme étant difficile, dit Sunn. Consommer de la drogue et joindre des gangs de rue sont des choses courantes après ce genre d’expériences.
Sunn a ajouté qu’il y a beaucoup à faire pour que le grand public comprenne pourquoi autant d’Autochtones sont attirés par les gangs de rue.
Au lieu de porter des jugements, nous devons nous pencher sur les traumatismes que les gens ont vécus afin de mieux comprendre pourquoi ils se comportent comme ils le font.
Pour en savoir plus sur STR8 UP, visitez str8-up.ca et pour écouter de la musique de Jorgina Sunn, cliquez ici pour visiter son site Web.