Les jeunes autochtones font face à plusieurs défis.
“On m’a dit que je devais poursuivre mes études, aider les gens, » dit Evan Adams, actuellement le médecin chef de la First Nations Health Authority (FNHA) de Colombie-Britannique. Il dit qu’il lui semblait que tout le poids de la communauté reposait sur ses épaules.
C’est ce sentiment de responsabilité qui l’a mené à sa première profession : acteur. Il étudiait en deuxième année de chimie, et, quand on lui a offert la chance de tourner un film au Québec, il l’a saisie sans hésiter. « J’ai eu beaucoup de chance, un bon succès, et j’ai passé du bon temps, » dit-il au sujet de ses années dans le domaine du cinéma et du théâtre.
Il a remporté un prix Independent Spirit en 1999 pour son rôle dans Smoke Signals, et un prix Outfest à Los Angeles en 2002 pour son rôle dans Fancydancing. Il a aussi joué dans plusieurs séries télévisées, et ses pièces de théâtre ont été mises en scène dans tout le Canada et à l’étranger.
Mais après quelques années, il a décidé qu’il était temps de changer de voie. Il a quitté le monde du cinéma pour entreprendre des études de médecine.
« Mon meilleur ami était médecin, et il a cru en moi quand je n’avais aucune raison de croire en moi, » dit-il. Avec ses encouragements, il a repris ses études pour devenir médecin.
Il a commencé à pratique la médecine en tant que généraliste dans le quartier Est du centre-ville de Vancouver, et beaucoup de ses patientes étaient des femmes autochtones.
« Les habitants autochtones du quartier Est sont doublement marginalisés, » dit-il, ajoutant qu’il voyait en ses patients beaucoup de traits en commun avec sa propre famille et sa communauté. « J’ai appris qu’on peut se retrouver dans des situations très difficiles, et que ça n’est pas forcément à cause de faiblesses de notre part. Ça peut aussi être à cause de circonstances extérieures. »
Il a ensuite accepté le poste de médecin-conseil sur la santé autochtone au sein du ministère de la santé de la Colombie-Britannique, en 2007. En 2012, il est devenu conseiller provincial adjoint en santé. En 2014, il a été nommé médecin-chef de la First Nations Health Authority, poste qu’il occupe encore aujourd’hui.
Selon lui, son rôle au sein de la FNHA consiste à améliorer le bien-être des communautés autochtones.
« J’espère pouvoir dire que j’ai aidé les Premières Nations à s’occuper d’elles-mêmes, dit Adams. Les communautés veulent s’occuper de leurs membres. » Il ajoute que de nombreuses communautés autochtones ont leurs propres méthodes traditionnelles pour s’occuper des leurs, y compris les soins aux anciens, les remèdes naturels et l’équilibre mental. »
Quant aux pressions qu’il a ressenties pendant sa jeunesse, il croit que de nombreux jeunes dont dans la même situation aujourd’hui.
« Ce que je veux leur dire, c’est ‘travaille fort, comme l’ont fait nos ancêtres.’ Ce sont eux les mieux placés pour faire ce qui leur tient à cœur, » conclut-il. Il reconnait que beaucoup de jeunes autochtones aujourd’hui ont une vie assez dure, comme c’était le cas pour lui, il y a longtemps.
« La seule façon de s’en sortir, c’est de se lancer, et de ne pas hésiter. »