J’étais à Ottawa, dans une salle de réunion pas très loin du bureau du premier ministre sur la Colline parlementaire. Nous étions dix, et nous étions en train de nous asseoir autour d’une table ronde quand on nous a annoncé l’ordre dans lequel nous allions rencontrer le premier ministre Justin Trudeau : je serais la première!
Je n’ai pas les mots pour décrire les sentiments qui m’envahissaient pendant que je marchais vers son bureau, n’ayant pas eu le temps de me préparer ni de revoir mes questions. Quand je suis entrée, il a simplement dit « Bonjour Nikki », et d’un seul coup, c’était très réel. « Je suis dans le bureau du premier ministre! C’est juste moi, lui et une équipe de la CBC… »
OK, c’est beau, je suis prête!
Je voulais lui demander ce qu’il allait faire pour la prochaine génération d’enfants autochtones, pour rendre leur vie meilleure, pour qu’ils se sentent égaux et valorisés.
Pendant l’entrevue, le premier ministre a dit ces mots : « Les vies autochtones comptent ». J’étais la première personne autochtone au Canada à entendre ces mots de la bouche du premier ministre. Il assume la responsabilité de changer les choses dans le pays.
Après le tournage, il est sorti et nous a serré la main, suite à quoi nous étions tous debout, en cercle. C’est là que je lui ai dit : « M. Trudeau, vous écrivez une nouvelle page d’histoire! »
Il m’a regardée et il m’a dit « non, c’est toi qui vas l’écrire. »
L'entrevue est en anglais:
Je n’aurais pas pu imaginer dans mes rêves les plus fous tout ce qui s’est passé ces derniers jours. J’ai reçu des remerciements et des messages de soutien de tant de personnes qui ne sont pas autochtones.
Tellement de gens veulent être mes amis sur Facebook. Mon entrevue avec le premier ministre a fait beaucoup plus de chemin sur les réseaux sociaux, et même dans les médias traditionnels! C’est incroyable, parce que plus les gens entendent et font parler de nous, plus je sais que les voix de ma tante de de ma cousine sont entendues.
De ma part et de celle de ma famille, du côté de mon père comme du côté de ma mère, je tiens à vous remercier d’avoir écouté, partagé et reconnu la vérité de ma tante Dorothy et de ma cousine Samantha.
Nous les aimons. Elles nous manquent au plus profond de notre être, et nous continuerons de parler d’elles et de faire honneur à leur vie. Je sais que de nombreuses familles au Canada vivent la même expérience.
Je veux que ces familles sachent que ce que j’ai fait, je l’ai fait pour elles et pour les futures générations d’enfants autochtones.
Regardez tous les entrevues ici.