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J’ai perdu ma langue : Rita Joe à l’honneur au Centre national des arts

May 26, 2016
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Le Centre national des arts a présenté le 19 juin « Réflexions sur la vie », un nouveau spectacle ambitieux qui rend hommage à quatre femmes remarquables.

Ce projet est l’aboutissement de deux ans de travail, et allie pour la première fois de nouvelles compositions orchestrales, des présentations multimédia, des photographies, films, chorégraphies et récitations.

Le spectacle met en lumière l’impact que ces quatre femmes fort différentes ont eu sur la conscience collective canadienne. Chacune d’entre-elles a fait face à une grande adversité et est devenue une source d’inspiration en s’élevant au-dessus de ses difficultés. L’une de ces femmes est la poétesse mi’maq Rita Joe. Les trois autres sont Roberta Bondar, première Canadienne dans l’espace, Alice Munro, auteure canadienne célèbre et lauréate d’un prix Nobel, et Amanda Todd, une adolescente de Colombie-Britannique dont le souvenir nous rappelle les conséquences tragiques du harcèlement et de l’intimidation.

J’ai perdu ma langue (traduction de l’anglais I Lost My Talk) est une composition de John Estacio, basée sur le poème du même nom par Rita Joe. Le poème évoque l’expérience vécue par Joe dans un pensionnat autochtone, l’abandon forcé de sa culture, de sa langue, et la soumission au colonialisme. Sa fille Ann, qui participait à un panel de discussion avant le spectacle, a raconté que sa mère avait d’abord trouvé que l’école Shubenacadie ressemblait à un château, mais que ce château s’était vite réduit en poussière après son arrivée. De très nombreuses victimes des pensionnats autochtones ont en commun ce triste souvenir.

Un film de Barbara Willis Sweete accompagnait les notes de John Estacio et les mots de Rita Joe et présentait des danseurs autochtones sur une chorégraphie de l’artiste onkwehon:we, Tekaronhiáhkhwa Santee Smith, sur fond des paysages caractéristiques de la Baie georgienne. Cette toile de fond aurait plu à Rita Joe, qui adorait la nature.

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La production visait à terminer le travail commencé par Rita Joe, à savoir l’édification d’un monde où les gens sont à l’écoute les uns des autres, se respectent et trouvent un terrain d’entente. J’ai perdu ma langue est un voyage orchestral qui exprime les difficultés vécues dans les pensionnats autochtones, mais aussi la réconciliation et l’espoir qu’elle décrit dans le dernier vers du poème.

Pendant le panel de discussion qui précédait le spectacle, l’aînée algonquine Annie Smith St. Georges a parlé de la façon dont les Autochtones retrouvaient la parole qu’ils avaient perdue grâce à leur résilience, mais a précisé qu’ils étaient toujours en mode de survie. En célébrant les femmes artistes, nous montrons à nos enfants qu’il est important d’honorer celles qui nous donnent la vie et nous créons un environnement plus respectueux dans lequel ils pourront grandir.

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« Réflexions sur la vie » parle d’espoir et de force à travers quatre femmes dont la contribution leur survivra longtemps. Le CNA a donné vie à leur création, et ce faisant, donné un nouvel élan à la discussion autour de la façon dont nous traitons les femmes dans ce pays, et des leçons que nous devons tirer du passé.

 

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