Pour cette co-organisatrice de The Basement Revue, le concert tombait au bon moment, quand les Canadiens ouvraient les yeux sur la tragédie des femmes autochtones disparues ou assassinées.
« Nous avons instinctivement répondu à un tournant dans la conversation culturelle au pays à ce sujet, » dit-elle.
Depuis le concert, un soir de décembre 2014, le Canada a vu le ton de la conversation au sujet des femmes autochtones disparues ou assassinées, et des questions autochtones en général, changer profondément.
Jody Wilson-Raybould est devenue la première femme autochtone à occuper le poste de ministre de la Justice.
La Commission de vérité et de réconciliation a aidé les Canadiens à s’informer et a donné naissance à de nombreuses initiatives de réconciliation.
Le gouvernement fédéral a promis d’ouvrir une enquête nationale sur le problème des femmes autochtones disparues ou assassinées.
« Je ne veux pas dire que j’ai eu de la chance, ajoute Damian Rogers, je ne pense pas que le mot soit approprié, mais je pense qu’il était important que nous prenions part à cette vague, que nous y apportions notre contribution, et c’était ça notre intention. »
Le spectacle a réuni des communautés diverses : la scène artistique torontoise, des grands noms de la musique et de la littérature canadiennes et des artistes autochtones, autant de groupes qui n’ont que rarement l’occasion de se produire ensemble et d’apprendre les uns des autres.
« Ce genre d’occasions pour la communauté autochtone de se faire connaitre et entendre par la communauté artistique non autochtone de Toronto… je suis fière de ça, d’avoir pu y prendre part, » poursuit Rogers.
« Je pense que c’était tellement important que ça se fasse, conclut-elle. Et que ça continue surtout, c’est extrêmement important. »